Après avoir travaillé pendant cinq ans chez un grand vigneron en Bourgogne, puis trois ans chez un grand vigneron à Bordeaux, Fabien Brotons…
Non, non, pas du tout. On va recommencer.
Fabien Brotons n’a jamais travaillé chez un vigneron.
Son père, Michel, et sa mère, Fabienne, ne sont pas vignerons. Émilie, sa sœur, non plus.
Apprivoiser la justesse actuelle des vins du Clos de l’Ours, c’est comprendre que la vocation d’un vigneron peut naître un jour, s’élever au fil des succès, des ratés, et être nourrie par les livres, la sensibilité et les liens du cœur.
Portant dans leurs tripes une passion pour les grands vins, Michel et Fabienne Brotons, commerçants à Marseille, vendent tout pour s’acheter, près de Cotignac, un clos.
En 2012, Fabien et Émilie, en fin d’études de commerce, séduits par le projet, rejoignent l’aventure.
Soudée autour de Fabien, qui passe ses journées dans le grand océan de connaissances viti-oeno, cette équipe familiale fera son vin comme elle en a envie : sa sensibilité ou rien.
« Quand je me rate, j’ouvre un livre, je pose quelques questions et je recommence », explique Fabien.
L’autodidaxie dans sa plus pure expression.
Et alors, ce clos ? Que dis-je… c’est un clos ? C’est un écosystème unique.
Un parcellaire rare de quinze hectares de vieilles vignes, en biodynamie, d’un seul tenant, entouré de bois.
Des nuits très fraîches, du soleil, du vent. Cet équilibre provençal qui fait tant de bien aux âmes.
En vinif’, chaque année, le travail sur la trame tannique est une obsession. Les 2023 confirment la progression du domaine. La famille veut faire des vins sudistes avec de la profondeur et de l’esprit.
On dit souvent que les beaux endroits font de grands vins.
Cet adage résonne dans la bouche de Michel, à travers cette anecdote :
« Quand on a acheté avec Fabienne, on a demandé à Éloi Dürrbach, du Domaine de Trévallon, de venir voir si on n’avait pas fait une connerie.
La voix sereine, il nous a dit qu’on ferait quelque chose de joli ici… »